Dubai Telegraph - Depuis leur base antarctique, la douloureuse impuissance de scientifiques ukrainiens

EUR -
AED 3.85579
AFN 76.752983
ALL 98.990951
AMD 418.261764
ANG 1.886428
AOA 960.004243
ARS 1106.259369
AUD 1.651855
AWG 1.889557
AZN 1.788749
BAM 1.955621
BBD 2.113407
BDT 127.178374
BGN 1.955621
BHD 0.395364
BIF 3099.316669
BMD 1.049754
BND 1.404372
BOB 7.232339
BRL 5.988536
BSD 1.046704
BTN 90.743704
BWP 14.43768
BYN 3.425487
BYR 20575.179075
BZD 2.102508
CAD 1.489549
CDF 3008.595443
CHF 0.944533
CLF 0.025765
CLP 988.699616
CNY 7.614958
CNH 7.620484
COP 4330.404127
CRC 530.75148
CUC 1.049754
CUP 27.818482
CVE 110.254921
CZK 25.039472
DJF 186.39296
DKK 7.464932
DOP 65.064052
DZD 141.992019
EGP 53.114144
ERN 15.746311
ETB 134.068744
FJD 2.411604
FKP 0.843639
GBP 0.834098
GEL 2.965597
GGP 0.843639
GHS 16.171522
GIP 0.843639
GMD 75.061456
GNF 9049.17275
GTQ 8.080261
GYD 218.989981
HKD 8.171926
HNL 26.684561
HRK 7.584553
HTG 136.95748
HUF 402.501982
IDR 16984.862814
ILS 3.723006
IMP 0.843639
INR 90.940721
IQD 1371.174651
IRR 44181.526931
ISK 147.018457
JEP 0.843639
JMD 165.28489
JOD 0.744805
JPY 159.879118
KES 135.387623
KGS 91.801394
KHR 4190.616906
KMF 491.918723
KPW 944.873173
KRW 1513.14736
KWD 0.323661
KYD 0.87222
KZT 520.392427
LAK 22747.920449
LBP 93732.131273
LKR 309.341721
LRD 208.82091
LSL 19.233242
LTL 3.099651
LVL 0.634986
LYD 5.135531
MAD 10.449845
MDL 19.573211
MGA 4930.549263
MKD 61.524376
MMK 3409.560155
MNT 3633.358171
MOP 8.391633
MRU 41.669191
MUR 48.782467
MVR 16.170137
MWK 1814.834093
MXN 21.311586
MYR 4.655138
MZN 67.083198
NAD 19.233242
NGN 1590.377723
NIO 38.516479
NOK 11.68044
NPR 145.189727
NZD 1.832527
OMR 0.403893
PAB 1.046704
PEN 3.888844
PGK 4.209615
PHP 60.565599
PKR 292.17359
PLN 4.169591
PYG 8247.24606
QAR 3.815851
RON 4.979407
RSD 117.119293
RUB 95.49127
RWF 1468.565748
SAR 3.937134
SBD 8.852278
SCR 15.09562
SDG 630.902531
SEK 11.227141
SGD 1.40573
SHP 0.864564
SLE 23.882294
SLL 22012.823144
SOS 598.145319
SRD 36.975526
STD 21727.789068
SVC 9.158163
SYP 13649.968557
SZL 19.229242
THB 35.416641
TJS 11.424756
TMT 3.674139
TND 3.314097
TOP 2.458633
TRY 38.052881
TTD 7.103351
TWD 34.306491
TZS 2721.451213
UAH 43.555118
UGX 3851.647893
USD 1.049754
UYU 45.465844
UZS 13599.756749
VES 65.060558
VND 26653.254935
VUV 129.815991
WST 2.97854
XAF 655.89704
XAG 0.03265
XAU 0.000364
XCD 2.837013
XDR 0.801427
XOF 655.89704
XPF 119.331742
YER 260.339349
ZAR 19.273278
ZMK 9449.04978
ZMW 29.491304
ZWL 338.020371
  • AEX

    0.0000

    946.61

    0%

  • BEL20

    -36.3500

    4396.58

    -0.82%

  • PX1

    14.6900

    8178.54

    +0.18%

  • ISEQ

    -51.9300

    10333.87

    -0.5%

  • OSEBX

    5.9300

    1488.2

    +0.4%

  • PSI20

    68.4900

    6654.08

    +1.04%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -55.9300

    3051.3

    -1.8%

  • N150

    -0.3500

    3476.52

    -0.01%

Depuis leur base antarctique, la douloureuse impuissance de scientifiques ukrainiens
Depuis leur base antarctique, la douloureuse impuissance de scientifiques ukrainiens

Depuis leur base antarctique, la douloureuse impuissance de scientifiques ukrainiens

Mesurer, observer, analyser... Faire leur travail de scientifique "du mieux possible". Parce qu'ils ne peuvent guère faire autre chose, parce que c'est leur "façon de participer". Pour une douzaine d'Ukrainiens en poste sur la base antarctique de Vernadsky, le froid mord moins que l'impuissance, à 15.000 km de leur pays en guerre.

Taille du texte:

"Au début, nous n'avons pas pu dormir pendant plusieurs jours, à tout moment on essayait de suivre les nouvelles de nos villes respectives. Maintenant on vérifie au moindre temps libre", raconte Anastasiia Chyhareva, météorologiste de 26 ans, dans des messages à l'AFP depuis la base ukrainienne.

Située sur l'île de Galindez, à 1.200 km de la pointe de la Terre de feu argentine, la base cédée en 1996 par la Grande-Bretagne est occupée à l'année par une douzaine de personnes. En cet automne austral la température varie entre -3 et +1 degrés, mais peut descendre en dessous de -20 en hiver.

Leur quotidien : observations météo, géophysique, géologique, biologique, quand le temps le permet car l'équipe peut parfois être confinée tout une journée par une tempête de neige. Et depuis un mois, une sorte "d'effort de guerre" à distance.

"Ma première impression (de la guerre), c'était des choses se passant dans un autre univers, pas notre monde à nous. Mais ma femme à Kharkiv (est) a entendu et senti l'impact de missiles dix minutes après que Poutine a commencé cette guerre stupide et criminelle. Ca m'a mis en un instant au coeur du sujet", raconte Oleksandr Koslokov, géophysicien.

- Angoisse et fierté -

"Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, d'être démoralisé. Il fallait que j'aide et conseille ma famille, pour survivre et s'échapper de ma ville, à 40 km de la frontière russe, avant qu'elle ne devienne un enfer de flammes. Tout ce que je pensais ou faisais était subordonné à cet objectif". Sa famille a réussi à gagner l'Allemagne.

Sorties de travail quotidiennes, dimanches libres, dîners soignés tous ensemble les samedis soirs: la vie, entre bribes d'informations de guerre, continue mais "forcément moins festive" à la base, qui porte le nom d'un géochimiste du 20e siècle d'origines russe et ukrainienne.

Entre deux messages rageurs sur Vladimir Poutine, tous, comme Artem Dzhulai, biologiste de 34 ans, le disent : "c'est dur d'être si loin de ma famille et de ne pas pouvoir les soutenir".

"Il y a toute la gamme des émotions ici", résume Oksana Savenko, qui étudie les baleines à bosse. "La tristesse et l'angoisse pour nos parents et amis, mais aussi un gros moral et une fierté de notre armée et notre peuple qui luttent courageusement pour leur droit de vivre dans un pays libre".

"On se lève a 02H00, 07H00 en Ukraine, pour savoir comment s'est passée leur nuit. Je ne peux pas commencer à travailler avant de voir un message de ma famille disant que tout est OK", raconte Anastasiia.

Ici un conseil pratique, là un soutien moral, des dons à l'armée ukrainienne, une signature de pétition, l'enregistrement de cours en ligne pour "distraire des enfants ukrainiens"... les scientifiques se sont creusés la tête pour essayer d'aider. Quitte à réaliser que leur mission est peut-être simplement... de continuer à l'assurer.

"On essaie de faire notre travail scientifique du mieux qu'on peut. C'est notre effort de guerre à nous", avance Anastasiia.

- Revoir l'Ukraine -

"Les Ukrainiens tiennent, s'entraident, aident notre armée. Je suis fier d'eux. Alors j’essaie d'être fort pour eux, pour mon pays. J'essaie de bien faire mon boulot", appuie un autre scientifique, qui souhaite l'anonymat.

La distance qui ajoute à l'impuissance leur fait souligner l'importance d'aider l'Ukraine. Comme Artem, encore amer de "l'indifférence des pays démocratiques" sur la Crimée annexée par la Russie en 2014. "Ils pensaient que la souffrance d'autres ne les affecterait pas directement (...) mais tout ceci peut changer si ce Mal n'est pas stoppé". "Ne vous lassez pas de l'Ukraine !" supplie Anastasiia.

Courant avril, l'équipe sera relevée, après son année écoulée. L'avenir est incertain pour les partants, même si comme Anastasiia beaucoup veulent "aller en Ukraine dès que possible". Mais après ? "Je n'ai pas de réel projet. Je n'arrive pas à m'imaginer quoi faire les mois à venir".

"Mon université à Kharkiv, l'institut de recherche où je travaillais, ont été détruits", raconte Oleksandr. "Il va falloir que je décide ce que je fais après avoir rejoint ma famille en Allemagne. Peut-être essayer de continuer mon travail de scientifique en Europe ou en Amérique dans un premier temps...? On verra avec le temps".

G.Rehman--DT