Dubai Telegraph - Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

EUR -
AED 4.313633
AFN 77.713794
ALL 96.524394
AMD 447.271088
ANG 2.102966
AOA 1077.086691
ARS 1704.045282
AUD 1.778098
AWG 2.117175
AZN 2.003403
BAM 1.956986
BBD 2.35973
BDT 143.176779
BGN 1.95654
BHD 0.442867
BIF 3463.566553
BMD 1.174577
BND 1.51406
BOB 8.095907
BRL 6.484367
BSD 1.17156
BTN 105.962223
BWP 15.47372
BYN 3.45955
BYR 23021.707326
BZD 2.356328
CAD 1.618273
CDF 2660.416461
CHF 0.93373
CLF 0.027483
CLP 1078.168041
CNY 8.272839
CNH 8.264658
COP 4540.327024
CRC 583.728946
CUC 1.174577
CUP 31.126288
CVE 110.331872
CZK 24.394847
DJF 208.627567
DKK 7.4715
DOP 73.741555
DZD 152.030597
EGP 55.921486
ERN 17.618654
ETB 182.136914
FJD 2.683027
FKP 0.874948
GBP 0.878601
GEL 3.165445
GGP 0.874948
GHS 13.497181
GIP 0.874948
GMD 86.336511
GNF 10242.772066
GTQ 8.973439
GYD 245.128571
HKD 9.138754
HNL 30.867526
HRK 7.535149
HTG 153.45713
HUF 389.061014
IDR 19644.798726
ILS 3.80385
IMP 0.874948
INR 105.908659
IQD 1534.771417
IRR 49461.433323
ISK 147.996265
JEP 0.874948
JMD 187.465642
JOD 0.832809
JPY 183.043696
KES 151.461476
KGS 102.71622
KHR 4692.664413
KMF 492.147718
KPW 1057.132618
KRW 1735.954093
KWD 0.360442
KYD 0.976359
KZT 602.614719
LAK 25377.408853
LBP 104915.869411
LKR 362.846018
LRD 207.375689
LSL 19.621641
LTL 3.46822
LVL 0.71049
LYD 6.35258
MAD 10.736007
MDL 19.770225
MGA 5292.982732
MKD 61.550646
MMK 2466.869216
MNT 4167.897674
MOP 9.38753
MRU 46.58225
MUR 54.077812
MVR 18.146906
MWK 2031.544828
MXN 21.150138
MYR 4.797018
MZN 75.0635
NAD 19.621724
NGN 1706.953581
NIO 43.114296
NOK 11.984561
NPR 169.533258
NZD 2.037768
OMR 0.451626
PAB 1.17161
PEN 3.946875
PGK 4.981807
PHP 68.7339
PKR 328.278193
PLN 4.212602
PYG 7869.434629
QAR 4.271189
RON 5.092255
RSD 117.381196
RUB 94.552628
RWF 1705.861297
SAR 4.405582
SBD 9.549564
SCR 17.483387
SDG 706.510869
SEK 10.920588
SGD 1.516873
SHP 0.881237
SLE 28.303449
SLL 24630.294701
SOS 668.376647
SRD 45.43031
STD 24311.37046
STN 24.513814
SVC 10.251821
SYP 12987.480461
SZL 19.617055
THB 36.926343
TJS 10.814154
TMT 4.111019
TND 3.419372
TOP 2.8281
TRY 50.18157
TTD 7.947546
TWD 37.027335
TZS 2899.972792
UAH 49.728023
UGX 4176.531372
USD 1.174577
UYU 45.647667
UZS 14183.052891
VES 324.454785
VND 30929.546335
VUV 142.508743
WST 3.278279
XAF 656.326857
XAG 0.017691
XAU 0.000271
XCD 3.174352
XCG 2.111499
XDR 0.81626
XOF 656.326857
XPF 119.331742
YER 279.960019
ZAR 19.684676
ZMK 10572.605087
ZMW 26.858135
ZWL 378.213284
  • AEX

    1.9500

    931.54

    +0.21%

  • BEL20

    -7.0600

    5038.92

    -0.14%

  • PX1

    7.2800

    8093.04

    +0.09%

  • ISEQ

    -19.4800

    12969.78

    -0.15%

  • OSEBX

    0.1600

    1649.69

    +0.01%

  • PSI20

    9.6800

    8079.66

    +0.12%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    86.6400

    4173.57

    +2.12%

  • N150

    1.8400

    3691.35

    +0.05%

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse
Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse / Photo: JOHN WESSELS - AFP

Dix ans après Ebola, la Sierra Leone combat une autre fièvre tueuse

Fourrageant dans le noir d'une petite maison de terre de l'est de la Sierra Leone, l'écologue James Koninga extirpe de sous un lit défoncé un piège à rats, appareil rudimentaire mais essentiel contre un mal mortel, la fièvre de Lassa.

Taille du texte:

James Koninga, 62 ans, fait partie d'un groupe de chercheurs qui étudient la fièvre de Lassa, maladie hémorragique virale endémique à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et transmise par les rongeurs. Il en connaît les effets: il y a 30 ans, le virus l'a envoyé, alors jeune scientifique, à l'hopital avec fièvre, diarrhée et maux de tête. Vingt jours de calvaire.

"Je me voyais partir, je me voyais mourir", dit-il.

Il y a dix ans, une autre maladie virale et hémorragique, Ebola, semait la mort et la peur en Afrique de l'Ouest. Partie de Guinée, atteignant la Sierra Leone et le Liberia, l'épidémie, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a fait plus de 11.000 morts en deux ans.

La Sierra Leone n'a plus connu de cas d'Ebola depuis 2016, en partie grâce à la vaccination.

Les enseignements d'Ebola servent maintenant aux scientifiques dans cet autre combat qu'ils mènent contre la fièvre de Lassa, à commencer par la région de Kenema, la première en Sierra Leone où Ebola fut signalée il y a une décennie.

A 1%, le taux de létalité de la fièvre de Lassa est très éloigné d'Ebola (environ 50% en moyenne selon l'Organisation mondiale de la Santé). Mais il peut atteindre 15% chez les patients atteints de formes sévères.

Les chercheurs sont aux aguets du moindre signe de progression de la maladie. Le nombre de cas stagne, mais ils sont plus largement répandus sur le territoire. Il n'y a pas de vaccin reconnu, les traitements sont limités et les médecins se heurtent, comme avec Ebola, à des obstacles qui font obstruction à une prise en charge précoce, meilleure garantie de guérison.

Surveiller les rongeurs est crucial dans la région de Kenema et des villages reculés comme Mapuma, où opère aujourd'hui James Koninga parmi les habitations sous le couvert d'une forêt dense.

Le virus se transmet à l’homme principalement par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par l’urine ou les excréments des rongeurs.

- Vie avec les rats -

"Les rats creusent leurs terriers à l'intérieur des maisons" et y laissent leurs déjections, dit James Koninga, affublé d'un masque et de gants de protection.

"Que les gens reviennent de la brousse avec des plaies et s'allongent sur le lit, et ils risquent d'être infectés".

Proximité de la brousse, constructions en terre, stockage ouvert du grain et de l'eau... Les habitations comme celles de Mapuma sont des "hôtels cinq étoiles" pour les rats, dit Lansana Kanneh, 58 ans, superviseur de terrain à l'hôpital gouvernemental de Kenema (KGH).

"La nourriture est tellement rare pour les gens qu'il leur arrive de manger celle partiellement mangée par les rongeurs", dit-il.

Les poseurs de pièges peuvent capturer 20 rats par jour.

Ils s'assurent d'abord que les rongeurs sont du genre Mastomys, réservoir du virus. Ils procèdent à des prélèvements qui seront analysés. Les rats sont relâchés après une injection qui bloque la transmission du virus.

La fièvre affecte entre 100.000 and 300.000 personnes par an en Afrique de l'Ouest et en tue environ 5.000, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Des chiffres probablement inférieurs à la réalité.

Les admissions au service spécialisé de l'hôpital de Kenema, seul centre de traitement dédié en Sierra Leone, ont diminué depuis 10 ans. Mais l'image est trompeuse.

Les malades arrivaient autrefois à la saison sèche, entre novembre et mai, mais désormais, "nous voyons des cas toute l'année", dit le Dr Donald Grant, chef du programme sur la fièvre de Lassa du KGH.

- "Agir maintenant" -

Et la mortalité parmi les hospitalisés a augmenté de façon alarmante pour dépasser 50%.

"Ils passent parfois 24 ou 48 heures à l'hôpital, et puis ils meurent", rapporte Lansana Kanneh.

L’équipe observe une augmentation des cas hors des districts jadis endémiques. Le Dr Grant invoque l'expansion des activités des humains dans la forêt, qui les rapproche des rats.

Détecter le mal au plus tôt est vital. Or les premiers symptômes comme les poussées de fièvre peuvent être confondus avec ceux du paludisme, du choléra ou de la typhoïde. L'éloignement des médecins et plusieurs heures de routes cahoteuses dissuadent de rechercher des soins.

Le souvenir d'Ebola, qui a couté la vie à environ 4.000 Sierra-Léonais, demeure prégnant.

"Les gens croyaient que c'étaient les agents de santé qui transmettaient Ebola", se souvient Lansana Kanneh.

Le docteur Grant espère un vaccin homologué dans les prochaines années. Un vaccin est actuellement dans une phase intermédiaire de tests cliniques sur plusieurs centaines de personnes au Nigeria et au Liberia.

En attendant, le médecin appelle à rester vigilant. Ebola "nous a appris qu'il ne faut pas attendre le point critique où (l'épidémie) nous submergera tous", dit-il. "C'est maintenant qu'il faut agir".

C.Akbar--DT