Dubai Telegraph - "On respire du poison": les enfants de Delhi à bout de souffle

EUR -
AED 4.301716
AFN 77.102387
ALL 96.616471
AMD 443.59572
ANG 2.096746
AOA 1074.110656
ARS 1684.073797
AUD 1.758993
AWG 2.108396
AZN 1.969468
BAM 1.957105
BBD 2.345093
BDT 142.274846
BGN 1.956007
BHD 0.441553
BIF 3442.853937
BMD 1.171331
BND 1.509332
BOB 8.045363
BRL 6.406593
BSD 1.164301
BTN 104.676122
BWP 15.509538
BYN 3.38224
BYR 22958.084827
BZD 2.341701
CAD 1.616097
CDF 2613.239193
CHF 0.932854
CLF 0.027423
CLP 1075.808999
CNY 8.274988
CNH 8.264125
COP 4497.758224
CRC 573.294418
CUC 1.171331
CUP 31.040268
CVE 110.338556
CZK 24.254104
DJF 207.332642
DKK 7.469173
DOP 74.991593
DZD 152.193302
EGP 55.679188
ERN 17.569963
ETB 181.362875
FJD 2.661028
FKP 0.878173
GBP 0.875095
GEL 3.150162
GGP 0.878173
GHS 13.36591
GIP 0.878173
GMD 86.093306
GNF 10127.924632
GTQ 8.912942
GYD 243.592389
HKD 9.11565
HNL 30.667099
HRK 7.533972
HTG 152.464242
HUF 384.781097
IDR 19525.616879
ILS 3.760118
IMP 0.878173
INR 105.789742
IQD 1525.229804
IRR 49342.312982
ISK 148.653646
JEP 0.878173
JMD 186.706858
JOD 0.830471
JPY 182.433563
KES 151.043402
KGS 102.432364
KHR 4665.189668
KMF 494.301362
KPW 1054.231935
KRW 1724.076032
KWD 0.359305
KYD 0.970243
KZT 603.629828
LAK 25249.724748
LBP 104262.760889
LKR 359.538149
LRD 205.499626
LSL 19.790509
LTL 3.458635
LVL 0.708527
LYD 6.336359
MAD 10.761174
MDL 19.82213
MGA 5198.532133
MKD 61.550841
MMK 2459.697828
MNT 4154.37601
MOP 9.332201
MRU 46.432945
MUR 53.96325
MVR 18.043867
MWK 2018.971787
MXN 21.296909
MYR 4.814311
MZN 74.859436
NAD 19.790509
NGN 1696.918251
NIO 42.849297
NOK 11.831326
NPR 167.483226
NZD 2.014724
OMR 0.450386
PAB 1.164276
PEN 3.91441
PGK 4.940378
PHP 69.135453
PKR 329.125834
PLN 4.227977
PYG 7933.458103
QAR 4.244229
RON 5.090017
RSD 117.381377
RUB 92.827568
RWF 1694.651428
SAR 4.395478
SBD 9.640746
SCR 16.086003
SDG 704.554117
SEK 10.833077
SGD 1.515035
SHP 0.878802
SLE 28.228883
SLL 24562.220258
SOS 664.251324
SRD 45.233288
STD 24244.183864
STN 24.516763
SVC 10.187748
SYP 12951.233403
SZL 19.783611
THB 37.189173
TJS 10.769872
TMT 4.111371
TND 3.422281
TOP 2.820284
TRY 49.900805
TTD 7.89523
TWD 36.561336
TZS 2881.45984
UAH 49.291291
UGX 4156.771079
USD 1.171331
UYU 45.630419
UZS 13975.25684
VES 301.742191
VND 30838.213177
VUV 143.479984
WST 3.256414
XAF 656.402992
XAG 0.018862
XAU 0.000278
XCD 3.16558
XCG 2.098417
XDR 0.816355
XOF 656.4086
XPF 119.331742
YER 279.391668
ZAR 19.827656
ZMK 10543.376279
ZMW 27.076397
ZWL 377.168059
  • AEX

    4.6200

    948.39

    +0.49%

  • BEL20

    4.9900

    4993.86

    +0.1%

  • PX1

    74.6100

    8097.69

    +0.93%

  • ISEQ

    155.4100

    12894.27

    +1.22%

  • OSEBX

    12.7000

    1641.11

    +0.78%

  • PSI20

    -7.2200

    8011.47

    -0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    76.8700

    4395.43

    +1.78%

  • N150

    23.4900

    3694.44

    +0.64%

"On respire du poison": les enfants de Delhi à bout de souffle
"On respire du poison": les enfants de Delhi à bout de souffle / Photo: Arun SANKAR - AFP

"On respire du poison": les enfants de Delhi à bout de souffle

A un mois seulement, Ayansh Tiwari porte déjà un masque nébuliseur sur son petit visage, souffrant de difficultés respiratoires que les médecins imputent à l'inhalation de l'air toxique qui, chaque hiver, empoisonne la capitale indienne.

Taille du texte:

L'état alarmant du petit Ayansh contraint ses parents à le conduire aux urgences de l'hôpital gouvernemental Chacha Nehru Bal Chikitsalaya.

Comme lui, tous les enfants dans cette salle spartiate des urgences peinent à respirer. Beaucoup souffrent d'asthme et de pneumonie.

Ces affections augmentent avec les pics de pollution atmosphérique alimentée par les brûlis agricoles, les émissions industrielles et du transport routier dans la mégapole de 30 millions d'habitants.

"Il est partout ce brouillard empoisonné", déplore Julie Tiwari, maman de Ayansh qui tousse dans ses bras.

Jeudi, le niveau de PM 2,5, microparticules cancérigènes qui pénètrent les poumons et le sang, s'élève à 390 microgrammes par mètre cube d'air, soit 25 fois le niveau quotidien maximum fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

- Maladies respiratoires -

"J'essaie de garder les portes et les fenêtres fermées autant que possible. Mais on respire du poison tout le temps. Je me sens si impuissante", confie à l'AFP la jeune mère de 26 ans, au bord des larmes.

Une étude publiée en 2020 par The Lancet, une revue médicale, imputait 1,67 million de décès, un an plus tôt, à la pollution de l'air en Inde, dont près de 17.500 dans la capitale.

"C'est une cohue à rendre fou dans nos urgences à cette période", lâche le docteur Dhulika Dhingra, pneumologue pédiatrique et directrice de l'hôpital.

Les enfants sont plus vulnérables à la pollution atmosphérique car leur cerveau et leurs poumons, entre autres organes vitaux, ne sont pas pleinement développés, explique le médecin.

Selon une étude publiée dans la revue Lung India en 2021, près d'un écolier sur trois à Delhi souffre d'asthme et d'obstruction des voies respiratoires.

En outre, la fréquence respiratoire des enfants est plus élevée que celle des adultes, ce qui signifie qu'ils inhalent davantage d'air toxique, poursuit le Dr Dhingra.

"Ils ne tiennent pas en place, ils s'agitent et courent et la fréquence respiratoire augmente en parallèle. Ce qui les expose davantage aux effets de la pollution", explique-t-elle. "Cette saison est très difficile pour eux, ils peuvent à peine respirer."

Mohammad Akhlad, un bébé de 11 mois, souffre d'une pneumonie depuis huit jours.

"C'était un enfant tellement heureux. Il ne fait que pleurer et tousser ces derniers jours", s'inquiète sa maman, Chandni Begum, le nourrisson, apathique et pâle, sur ses genoux.

"Nous ne pouvons échapper à ce poison dans l'air qui nous rend malade", ajoute cette femme au foyer vivant dans l'un des bidonvilles de la ville.

Comme tous ces parents qui se pressent dans les couloirs de l'hôpital, où les traitements et les médicaments sont fournis gratuitement, elle ne peut débourser des soins dans une clinique privée ni s'offrir un seul purificateur d'air.

Selon Seema Kapoor, pédiatre et directrice de l'hôpital, l'affluence des malades est constante depuis que les températures ont chuté et que les polluants stagnent plus près du sol.

"Les maladies respiratoires représentent de 30 à 40% de la fréquentation totale", dit-elle.

- Air vicié et pauvreté -

Pour le docteur Dhingra, le seul conseil à donner aux parents est d'empêcher autant que possible les activités de plein-air de leurs enfants.

"Vous vous rendez compte: dire à un parent de ne pas laisser son enfant sortir et jouer à cause de cet environnement toxique."

Le gouvernement de Delhi a annoncé la fermeture d'urgence des écoles, l'arrêt des chantiers de construction et l'interdiction de la circulation des véhicules diesel.

Mais les brûlages du chaume dans les Etats agricoles voisins, contribuant de manière significative à la pollution de Delhi, se poursuivent sans relâche. La Cour suprême, mardi a déploré "le véritable meurtre de nos jeunes".

Pour le vendeur de légumes Imtiaz Qureshi, désemparé, à l'hôpital, ce ne sont que des mots.

"Nous devons vivre jour après jour dans cet air", rappelle cet homme de 40 ans, qui passe son temps dans les rues. "Si je sors, l'air me tuera, si je ne le fais pas, la pauvreté me tuera."

O.Mehta--DT