Dubai Telegraph - Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation

EUR -
AED 4.325374
AFN 77.774982
ALL 96.501407
AMD 447.747624
ANG 2.108689
AOA 1080.018256
ARS 1709.796137
AUD 1.766333
AWG 2.122936
AZN 2.005004
BAM 1.956445
BBD 2.363969
BDT 143.427289
BGN 1.956446
BHD 0.444011
BIF 3467.81391
BMD 1.177773
BND 1.514486
BOB 8.12768
BRL 6.586345
BSD 1.173682
BTN 105.228694
BWP 15.481038
BYN 3.413811
BYR 23084.357014
BZD 2.360568
CAD 1.617742
CDF 2661.767396
CHF 0.92984
CLF 0.027316
CLP 1071.596651
CNY 8.292643
CNH 8.270807
COP 4479.024814
CRC 585.090423
CUC 1.177773
CUP 31.210993
CVE 110.301367
CZK 24.323727
DJF 209.008024
DKK 7.470147
DOP 73.453906
DZD 152.822001
EGP 55.850833
ERN 17.6666
ETB 181.911705
FJD 2.68232
FKP 0.883465
GBP 0.873219
GEL 3.162307
GGP 0.883465
GHS 13.410421
GIP 0.883465
GMD 86.568852
GNF 10260.295748
GTQ 8.993965
GYD 245.560963
HKD 9.159573
HNL 30.938069
HRK 7.534338
HTG 153.679364
HUF 388.631052
IDR 19757.795168
ILS 3.769115
IMP 0.883465
INR 105.527959
IQD 1537.606956
IRR 49584.257144
ISK 148.011378
JEP 0.883465
JMD 187.340972
JOD 0.835078
JPY 184.065357
KES 151.284363
KGS 102.995904
KHR 4708.512439
KMF 493.487386
KPW 1059.995949
KRW 1748.180893
KWD 0.361836
KYD 0.978118
KZT 605.23698
LAK 25423.274236
LBP 105107.708259
LKR 363.388268
LRD 207.748496
LSL 19.604681
LTL 3.477658
LVL 0.712424
LYD 6.369073
MAD 10.744743
MDL 19.871467
MGA 5287.720937
MKD 61.543677
MMK 2473.691735
MNT 4182.536059
MOP 9.405701
MRU 46.784226
MUR 54.378147
MVR 18.20882
MWK 2035.262395
MXN 21.164056
MYR 4.791201
MZN 75.250153
NAD 19.604681
NGN 1714.967369
NIO 43.193874
NOK 11.892472
NPR 168.364796
NZD 2.025075
OMR 0.452795
PAB 1.173787
PEN 3.952603
PGK 4.993604
PHP 69.106435
PKR 328.791708
PLN 4.216252
PYG 7930.58108
QAR 4.290215
RON 5.087395
RSD 117.442895
RUB 92.809355
RWF 1709.556391
SAR 4.416662
SBD 9.595024
SCR 17.763732
SDG 708.425736
SEK 10.861125
SGD 1.515341
SHP 0.883635
SLE 28.324979
SLL 24697.321887
SOS 669.617933
SRD 45.234153
STD 24377.529748
STN 24.507872
SVC 10.270386
SYP 13024.266602
SZL 19.599379
THB 36.634049
TJS 10.79836
TMT 4.122207
TND 3.433232
TOP 2.835796
TRY 50.441203
TTD 7.979597
TWD 37.10869
TZS 2927.92215
UAH 49.404079
UGX 4229.39445
USD 1.177773
UYU 46.004973
UZS 14080.64245
VES 332.320107
VND 31023.726944
VUV 142.043441
WST 3.283415
XAF 656.170557
XAG 0.016899
XAU 0.000262
XCD 3.182991
XCG 2.115397
XDR 0.816066
XOF 656.170557
XPF 119.331742
YER 280.899733
ZAR 19.674233
ZMK 10601.374137
ZMW 26.526633
ZWL 379.242528
  • AEX

    0.0000

    942.7

    0%

  • BEL20

    0.0000

    5056.04

    0%

  • PX1

    0.0000

    8121.07

    0%

  • ISEQ

    0.0000

    13088.89

    0%

  • OSEBX

    0.0000

    1662.43

    0%

  • PSI20

    0.0000

    8191.21

    0%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    47.0600

    4211.5

    +1.13%

  • N150

    0.0000

    3748.3

    0%

Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation
Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation / Photo: Nikolay DOYCHINOV - AFP

Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation

"Pas d'avenir": en Bulgarie, la colère gronde contre le Pacte vert européen et la fin programmée du charbon. La Pologne, autre terre de houille, s'est elle fait une raison, mettant résolument le cap sur les renouvelables.

Taille du texte:

Le village bulgare de Beli Bryag, au cœur de la région minière, symbolise les ambitions perdues du pays des Balkans, le plus pauvre de l'Union européenne.

En 2009, il avait été décidé d'en faire table rase pour pouvoir agrandir une mine en plein air.

Le projet a vidé le village où ne restent que des maisons aux fenêtres béantes et une cinquantaine d'habitants, contre quelque 400 à l'époque.

"La situation est tragique. Il serait absurde de démolir les dernières habitations pour étendre une mine qui risque de fermer ensuite", résume pour l'AFP la maire du hameau fantôme Ivelina Dimcheva, 43 ans, elle-même sœur et épouse de mineurs.

Car l'UE vise la sortie du charbon afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Pour inciter les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles a instauré en 2005 un système de quotas.

En cas de dépassement, elles doivent en acheter des supplémentaires (un quota équivaut à une tonne de CO2).

- La Bulgarie "traîne des pieds" -

Pour accentuer la pression sur les pollueurs, le prix a augmenté au fil des ans et l'activité des centrales à charbon — qui ont fourni plus de 30% des besoins énergétiques du pays en 2023, juste derrière le nucléaire — est de moins en moins rentable.

Avec ses trois mines, le gigantesque bassin Maritza Iztok fait actuellement tourner quatre sites. Une manne pour la région depuis des décennies: plus de 11.000 personnes y travaillent et on compte quelque 70.000 emplois indirects.

Les autorités bulgares ont longtemps lutté contre Bruxelles pour prolonger la vie du secteur avant de prendre acte de son inéluctable déclin.

Dénoncer la fermeture des centrales à charbon ne sert à rien, estime l'expert Milen Keremedchiev, ancien vice-ministre de l’Économie. "C'est comme protester contre la vieillesse imminente", lance-t-il.

Mais faute d'avoir préparé la transition écologique, la Bulgarie, minée par l'instabilité politique, est devenue pour la première fois cet hiver importatrice nette d'énergie.

Et qu'adviendra-t-il des travailleurs du charbon?

"C'est le néant, on ne nous offre aucune perspective", lâche Stanimir Georgiev, 50 ans dont 30 de carrière dans les mines, qui organise grèves et défilés pour défendre son gagne-pain à l'approche des élections européennes du 9 juin.

"Le Pacte vert est une mascarade qui menace notre bien-être et nourrit des sentiments anti-européens", regrette-t-il, tandis que certains ont ressorti le drapeau russe au fronton de leur maison dans ce pays historiquement proche de Moscou.

"C'est la faute de nos gouvernements qui ont traîné des pieds" pour préparer l'avenir, renchérit Diyan Ivanov, 36 ans, mineur de père en fils. "Nous travaillons seulement un jour sur deux et plus jamais la nuit", témoigne-t-il, regrettant "la sécurité" des temps anciens.

- Virage radical en Pologne -

Loin de cette nostalgie, la Pologne, pourtant traditionnellement plus dépendante du charbon que la Bulgarie, semble prête à tourner la page.

L'énorme centrale de Belchatow (centre), alimentée en lignite, reste "le plus grand émetteur de CO2" sur le continent, selon l'ONG environnementale Ember. Mais la part du charbon dans la production d'énergie est passée de 87% en 2015 à 73% en 2022 et 63% l'an dernier, selon les chiffres officiels, sur fond d'envolée des coûts.

Les mines — une vingtaine au total — sont pour la plupart profondément déficitaires, ne survivant que grâce aux aides de l’État.

Et les effectifs ont fondu: de près de 400.000 en 1990, ils ne sont plus que 75.000 aujourd'hui.

Les mineurs apparaissent résignés à leur sort alors que la Pologne prévoit d'abandonner le charbon d'ici 2049, une date que le nouveau gouvernement pro-européen de Donald Tusk doit encore confirmer.

Déjà, les énergies renouvelables représentent "un quart du bouquet énergétique, contre seulement 5% il y a 10 ans", précise Grzegorz Wisniewski, expert de l'institut IEO de Varsovie, spécialisé sur le sujet.

Ce qui est "remarquable", c'est que le solaire et l'éolien ont quasiment supplanté l'hydraulique et la biomasse, auparavant dominants.

Malgré les freins administratifs et techniques, il parie sur "une part des renouvelables de 70 à 80% en 2040", tandis qu'une première centrale nucléaire doit voir le jour d'ici 2033.

Une révolution encore impensable il y a peu au pays numéro un européen du charbon.

D.Naveed--DT