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La chimie allemande sort d'une année 2025 particulièrement difficile et s'attend à un nouveau recul en 2026, a indiqué mercredi la Fédération allemande du secteur.
"Nous traversons l'une des crises les plus graves depuis la création de la République fédérale d'Allemagne" en 1949, a déclaré à l'AFP Markus Steilemann, président du lobby de la chimie et de la pharmacie VCI en marge de la conférence de presse annuelle.
Dans cette industrie clé de la première économie européenne, les entreprises, à l'instar du géant BASF, souffrent des surcapacités mondiales, principalement chinoises, et du recul de la demande.
En 2025, la production globale de la chimie et de la pharmacie a reculé de 0,5%, avec une baisse du chiffre d'affaires d'environ 1%.
Dans la seule chimie, la production a chuté de 2,5 % et le chiffre d'affaires de 3%, alors que la sous-utilisation des capacités a atteint un niveau historique de 70%.
Pour 2026, M.Steilemann s'attend à ce que "la situation ne s'améliore pas nettement et qu'elle puisse même se dégrader légèrement par rapport à 2025".
La fédération anticipe une production stable pour le secteur pharmaceutique et un recul de 1 % dans la chimie, ce qui, avec la baisse des prix, se traduira par un chiffre d'affaires en retrait d'environ 2%.
Cette crise se traduit aussi dans l'emploi : 2.400 postes ont été supprimés dans la chimie-pharmacie cette année, selon le VCI.
Cette tendance devrait se poursuivre, le chimiste allemand Wacker ayant annoncé fin novembre supprimer plus de 1.500 emplois d'ici 2027, principalement en Allemagne.
M. Steilemann n'a pas commenté ce cas particulier, mais a souligné que sa fédération recevait "quotidiennement" des appels d'entreprises signalant que "la situation se détériorait nettement pour elles jour après jour".
Selon une enquête interne du VCI, 20% des entreprises envisagent de transférer ou d'arrêter totalement leur production et une sur dix prévoit de fermer des sites entiers.
Aussi M.Steilemann appelle-t-il le gouvernement de Friedrich Merz pour qu'il "lance très rapidement des réformes structurelles majeures et décisives" — réduction de la bureaucratie, promotion des investissements et des innovations — afin que la productivité en Allemagne puisse "retrouver une trajectoire ascendante".
T.Jamil--DT