Dubai Telegraph - L'industrie du cinéma russe, chamboulée après le départ de Hollywood

EUR -
AED 3.788612
AFN 76.945002
ALL 98.849273
AMD 414.890949
ANG 1.871565
AOA 942.258814
ARS 1094.155059
AUD 1.644143
AWG 1.859254
AZN 1.758691
BAM 1.956219
BBD 2.096709
BDT 126.637146
BGN 1.958033
BHD 0.391476
BIF 3074.29941
BMD 1.031486
BND 1.402473
BOB 7.175538
BRL 5.994684
BSD 1.038402
BTN 90.838151
BWP 14.363801
BYN 3.398496
BYR 20217.127827
BZD 2.085907
CAD 1.479507
CDF 2944.89323
CHF 0.939996
CLF 0.025898
CLP 993.803767
CNY 7.536758
CNH 7.543898
COP 4273.147838
CRC 529.303201
CUC 1.031486
CUP 27.334382
CVE 110.288642
CZK 25.115655
DJF 184.926056
DKK 7.460221
DOP 64.432563
DZD 139.611221
EGP 51.904071
ERN 15.472292
ETB 132.884509
FJD 2.386139
FKP 0.849519
GBP 0.83174
GEL 2.867808
GGP 0.849519
GHS 16.044439
GIP 0.849519
GMD 74.267029
GNF 8977.750434
GTQ 8.02976
GYD 217.696666
HKD 8.033616
HNL 26.46616
HRK 7.611901
HTG 135.826483
HUF 405.718553
IDR 16862.270817
ILS 3.67452
IMP 0.849519
INR 90.345295
IQD 1360.391619
IRR 43425.565323
ISK 146.583897
JEP 0.849519
JMD 164.081992
JOD 0.731742
JPY 156.698726
KES 133.638961
KGS 90.203692
KHR 4171.813398
KMF 491.497131
KPW 928.337617
KRW 1497.918981
KWD 0.318286
KYD 0.865386
KZT 529.543515
LAK 22561.617672
LBP 92994.333092
LKR 308.683178
LRD 206.650292
LSL 19.141918
LTL 3.04571
LVL 0.623936
LYD 5.098994
MAD 10.390127
MDL 19.470985
MGA 4892.954002
MKD 61.548194
MMK 3350.226661
MNT 3504.989925
MOP 8.331586
MRU 41.590109
MUR 48.345642
MVR 15.894761
MWK 1800.651081
MXN 21.2236
MYR 4.608164
MZN 65.922638
NAD 19.142103
NGN 1553.748125
NIO 38.217451
NOK 11.608303
NPR 145.340338
NZD 1.822784
OMR 0.397688
PAB 1.038423
PEN 3.859227
PGK 4.170813
PHP 59.966991
PKR 289.7802
PLN 4.192894
PYG 8190.596959
QAR 3.786212
RON 4.974239
RSD 117.085099
RUB 100.736436
RWF 1464.185479
SAR 3.869208
SBD 8.712771
SCR 14.868999
SDG 619.923096
SEK 11.309688
SGD 1.397277
SHP 0.849519
SLE 23.456311
SLL 21629.747977
SOS 593.515721
SRD 36.210354
STD 21349.67999
SVC 9.086948
SYP 13411.382434
SZL 19.135731
THB 34.911702
TJS 11.366036
TMT 3.620516
TND 3.316411
TOP 2.41584
TRY 37.165842
TTD 7.04551
TWD 33.894119
TZS 2668.820352
UAH 43.040092
UGX 3813.817546
USD 1.031486
UYU 45.169902
UZS 13455.884459
VES 62.348724
VND 26173.960133
VUV 122.460103
WST 2.889014
XAF 656.08492
XAG 0.032203
XAU 0.000358
XCD 2.787643
XDR 0.796455
XOF 656.08492
XPF 119.331742
YER 256.891864
ZAR 19.107615
ZMK 9284.613892
ZMW 29.050664
ZWL 332.138108
  • AEX

    3.7900

    927.86

    +0.41%

  • BEL20

    -1.7300

    4335.76

    -0.04%

  • PX1

    15.1500

    7987.88

    +0.19%

  • ISEQ

    1.0200

    10219.06

    +0.01%

  • OSEBX

    6.5300

    1491.64

    +0.44%

  • PSI20

    27.3400

    6537

    +0.42%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -29.8500

    3145.47

    -0.94%

  • N150

    9.9200

    3430.79

    +0.29%

L'industrie du cinéma russe, chamboulée après le départ de Hollywood
L'industrie du cinéma russe, chamboulée après le départ de Hollywood

L'industrie du cinéma russe, chamboulée après le départ de Hollywood

En apprenant la suspension par Hollywood de la sortie de ses films en Russie, en réaction à l'intervention militaire "injustifiée" en Ukraine, la Moscovite Mila Grekova a "aussitôt compris pour qui sonne le glas".

Taille du texte:

Traductrice de films américains, Mme Grekova est sans travail depuis la décision des cinq géants hollywoodiens -- Disney, Universal, Sony Pictures, Warner Bros. et Paramount -- de retirer leurs productions du calendrier russe.

Elle s'interroge toujours sur le but des sanctions: "C'est l'Occident que je déteste aujourd'hui, pas (Vladimir) Poutine, leur cible".

"Ici, Bollywood remplacera peut-être Hollywood, mais il est trop tard pour moi pour apprendre l'hindi", lâche la traductrice de 56 ans, désabusée, réagissant à l'idée de remplacer les titres américains par des films indiens, évoquée en Russie.

Au-delà de son cas, c'est toute l'industrie du cinéma russe qui subit les retombées du conflit en Ukraine, alors qu'elle se remettait à peine de la pandémie de nouveau coronavirus.

Le sort de l'industrie est suspendu cette fois-ci aux sanctions, alors que la Russie était le premier marché du cinéma européen avec ses 145,7 millions d'entrées l'année dernière, selon l'Observatoire européen de l'audiovisuel.

- Films asiatiques ? -

Avant la suspension décidée par Hollywood, la compagnie russe Mosfilm-Master effectuait le doublage d'une dizaine de films étrangers par mois.

"Aujourd'hui, nous avons perdu les deux tiers des commandes", déplore son directeur Evguény Beline, qui reçoit l'AFP dans un studio performant de Mosfilm.

"Pendant la pandémie, on avait des films, mais pas de salles de cinéma ouvertes. Aujourd'hui, on a nos salles, mais pas de films", résume-t-il.

Le pays pourrait fermer la moitié de ses salles car celles-si risquent de "perdre jusqu'à 80% des recettes" après le départ d'Hollywood, a prévenu début mars l'Association russe des patrons de salles.

Pour s'adapter et survivre, Mosfilm-Master s'apprête à embaucher des traducteurs de coréen et chinois, même si son directeur "doute que les films asiatiques marchent chez les Russes" du fait des différences culturelles.

"Ce n'est pas toujours évident", estime ce spécialiste de 70 ans, dont "30 dans le doublage". "Les Occidentaux nous sont plus proches".

- "S'explorer soi-même" -

"La situation est extrêmement difficile, mais pas catastrophique", veut toutefois relativiser Olga Ziniakova, 37 ans, présidente de l'un des quatre grands réseaux de salles russes, Karo.

"Depuis l'arrivée d'Hollywood en Russie, il y a 30 ans, on a traversé plein de crises: politiques, économiques, la pandémie...", dit-elle.

Depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, le nombre d'entrées dans ses 35 salles a baissé de 70%, alors que le prix moyen d'une place (300 roubles, soit environ trois euros) n'a pas changé depuis cinq ans.

L'État a déjà promis de doubler son soutien financier à la production de films et de minimiser la charge fiscale ainsi que le coût de location des salles, se réjouit la présidente du réseau, qui semble toute petite dans l'immense salle rouge Oktiabr, une des plus grandes d'Europe avec ses 1.500 places, aujourd'hui vide.

Les Russes, privés de blockbusters américains, "s'exploreront plus profondément eux-mêmes", veut pourtant croire Olga Ziniakova, qui cite le succès du film-culte russe des années 1990, "Brat" ("Frère"), revenu à l'affiche.

Son réseau s'apprête également à programmer des titres asiatiques, mais aussi latino-américains.

"Et quand Hollywood reviendra ici, le marché et les spectateurs russes ne seront plus les mêmes", prédit-elle.

- "Otage" de la politique -

Le départ des géants hollywoodiens n'a pas surpris Pavel Doreouli, 44 ans, dont le studio Atmosfera crée des ambiances sonores pour une quinzaine de films par an.

"Depuis des années, le cinéma mondial est l'otage de la grande politique", estime ce concepteur de son, membre depuis 2020 de l'organisation internationale "Éditeurs de son pour le cinéma" (MPSE).

"Cannes ou Berlin ne récompensent plus les films, mais leur prise de position", tacle-t-il, en référence à deux festivals de films internationaux, qui ont condamné la Russie pour son offensive en Ukraine.

"Privés des festivals internationaux, les Russes renonceront au cinéma d'auteur qui offre une vision du monde différente, si précieuse aujourd'hui", présage-t-il.

T.Prasad--DT