Dubai Telegraph - A Londres, un temple de la littérature arabe vieux de près de 45 ans va fermer

EUR -
AED 4.306924
AFN 77.800612
ALL 96.290273
AMD 447.455848
ANG 2.099694
AOA 1075.411417
ARS 1700.779101
AUD 1.772061
AWG 2.110949
AZN 1.988177
BAM 1.952553
BBD 2.365276
BDT 143.51133
BGN 1.955558
BHD 0.44213
BIF 3482.009164
BMD 1.17275
BND 1.514082
BOB 8.114505
BRL 6.462082
BSD 1.174352
BTN 106.720516
BWP 15.510205
BYN 3.441491
BYR 22985.892779
BZD 2.361882
CAD 1.615644
CDF 2638.686581
CHF 0.934332
CLF 0.027329
CLP 1072.104138
CNY 8.258444
CNH 8.255383
COP 4504.50788
CRC 586.025397
CUC 1.17275
CUP 31.077865
CVE 110.081926
CZK 24.301712
DJF 209.123105
DKK 7.471107
DOP 75.454514
DZD 151.827002
EGP 55.592317
ERN 17.591244
ETB 182.304714
FJD 2.673278
FKP 0.876507
GBP 0.876073
GEL 3.160551
GGP 0.876507
GHS 13.505539
GIP 0.876507
GMD 86.199295
GNF 10212.016669
GTQ 8.993044
GYD 245.691397
HKD 9.122608
HNL 30.940544
HRK 7.53222
HTG 153.794229
HUF 385.778924
IDR 19582.573348
ILS 3.789201
IMP 0.876507
INR 105.893078
IQD 1538.448008
IRR 49399.146865
ISK 147.995144
JEP 0.876507
JMD 188.486533
JOD 0.831511
JPY 181.991394
KES 151.226201
KGS 102.55723
KHR 4702.179931
KMF 492.554939
KPW 1055.474962
KRW 1735.464253
KWD 0.359705
KYD 0.978677
KZT 605.335863
LAK 25442.795245
LBP 105164.352354
LKR 363.536961
LRD 207.864306
LSL 19.721186
LTL 3.462825
LVL 0.709385
LYD 6.362446
MAD 10.746727
MDL 19.776195
MGA 5305.177102
MKD 61.535274
MMK 2462.499847
MNT 4159.55763
MOP 9.41009
MRU 46.575541
MUR 54.005329
MVR 18.072469
MWK 2036.313462
MXN 21.065457
MYR 4.791838
MZN 74.950137
NAD 19.721186
NGN 1704.791285
NIO 43.218125
NOK 11.959003
NPR 170.753025
NZD 2.030505
OMR 0.450919
PAB 1.174347
PEN 3.955921
PGK 4.992697
PHP 68.680904
PKR 329.11566
PLN 4.216211
PYG 7887.915449
QAR 4.281779
RON 5.091849
RSD 117.371155
RUB 92.705885
RWF 1709.856384
SAR 4.398673
SBD 9.573626
SCR 16.573783
SDG 705.411284
SEK 10.921847
SGD 1.515386
SHP 0.879866
SLE 27.90959
SLL 24591.977696
SOS 671.183772
SRD 45.359637
STD 24273.549601
STN 24.459322
SVC 10.275954
SYP 12968.817782
SZL 19.704314
THB 36.88356
TJS 10.792352
TMT 4.116351
TND 3.429397
TOP 2.8237
TRY 50.099067
TTD 7.966785
TWD 37.020192
TZS 2899.859147
UAH 49.525635
UGX 4181.046614
USD 1.17275
UYU 45.943592
UZS 14239.318971
VES 320.446921
VND 30897.848168
VUV 142.444302
WST 3.259438
XAF 654.867907
XAG 0.017685
XAU 0.00027
XCD 3.169414
XCG 2.116489
XDR 0.814446
XOF 654.870694
XPF 119.331742
YER 279.524973
ZAR 19.649713
ZMK 10556.150373
ZMW 26.981243
ZWL 377.624903
  • AEX

    0.0000

    935.14

    0%

  • BEL20

    0.0000

    5010.92

    0%

  • PX1

    0.0000

    8106.16

    0%

  • ISEQ

    0.0000

    12998.52

    0%

  • OSEBX

    0.0000

    1635.99

    0%

  • PSI20

    0.0000

    8062.05

    0%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -47.1300

    4087.06

    -1.14%

  • N150

    0.0000

    3699.09

    0%

A Londres, un temple de la littérature arabe vieux de près de 45 ans va fermer
A Londres, un temple de la littérature arabe vieux de près de 45 ans va fermer / Photo: Isabel INFANTES - AFP/Archives

A Londres, un temple de la littérature arabe vieux de près de 45 ans va fermer

Salwa Gaspard regarde avec tendresse les étagères en bois sombre sur lesquelles reposent des centaines de livres en arabe, en remet certains en place en échangeant quelques mots avec des clients. Dans quelques jours, sa librairie londonienne, connue des amateurs de lettres dans tout le Moyen-Orient, sera fermée.

Taille du texte:

La librairie Al Saqi n'a pas survécu à la pandémie, au Brexit et au chaos politique et économique au Liban, d'où la maison d'édition créée par le couple imprime et expédie la plupart de ses livres.

Pourtant, depuis son ouverture en 1978 par Salwa, son mari André et une amie du couple, la librairie, nichée dans un immeuble blanc à colonnades non loin de la gare de Paddington, était devenue un lieu incontournable.

Pour les visiteurs du Moyen-Orient, il n'y avait "rien de culturel", se souvient Salwa, alors le succès est vite arrivé: "Ils allaient sur Oxford Street (la grande rue commerçante), à Knightsbridge (le quartier du célèbre magasin Harrod's) et à la librairie Al Saqi".

La librairie vend aussi des essais en anglais sur le monde arabe pour favoriser "une idée du Moyen-Orient différente des images violentes véhiculées par la télévisions ou dans les journaux", détaille-t-elle.

- Un "refuge" -

Avec le succès, le couple crée une société d'édition, d'abord de traduction en anglais d'auteurs arabes, comme "Les croisades vues par les Arabes" du Franco-Libanais Amin Maalouf, et quelques années plus tard, une autre au Liban de livres en arabe.

Pendant plus de 40 ans, nombreux sont les écrivains venus y présenter leurs ouvrages, à l'image du célèbre poète syrien Adonis. Lieu de rencontre, "refuge" même parfois pour des immigrés déracinés par la guerre ou les crises économiques au Proche et au Moyen-Orient, la librairie Al Saqi a toujours défendu farouchement son indépendance et son esprit d'ouverture.

"Les gens sentaient qu'ils avaient ici des amis qui les comprendraient", parce que les évènements qui les touchaient "se sont passés dans tellement de pays du Moyen-Orient", raconte Salwa.

Et même si les propriétaires ont toujours veillé à se tenir à l'écart de la politique, la librairie n'a pas échappé aux soubresauts de la géopolitique. A ses risques et périls parfois, comme lors de la sortie des "Versets sataniques" de Salman Rushdie en 1988, où sa vitrine est brisée.

"Nous n'avons jamais cru à la censure. (...) nous ne voulions rien interdire", se souvient Salwa.

Le couple a aussi été pris à partie lorsqu'il a publié une traduction par l'Israélien Abba Eban d'une oeuvre de l'auteur égyptien Tawfiq al-Hakim. "Les gens étaient scandalisés (...) C'était avant le processus de paix, mais c'était juste l'union intellectuelle entre un Egyptien et un Israélien".

- Diffuser la culture arabe -

L'annonce de la fermeture de la librairie à la fin du mois a suscité une avalanche de messages de tristesse.

Ouissal Harize, dont le profil affiche le drapeau de l'Algérie, "remercie" sur Twitter la librairie "d'avoir été une maison, loin de chez nous". Ou Nasri Atallah qui évoque "un pilier de toute ma vie à Londres, et de mon père avant moi".

"C'était comme un sanctuaire à Londres, donc c'est une très mauvaise nouvelle, vraiment", s'émeut Farah Otozbeer, étudiante égyptienne de 24 ans, tout juste diplômée de la London School of Economics et qui, de passage à Londres pour recevoir son diplôme, a tenu à venir une dernière fois.

La librairie "a toujours été un endroit où les personnes arabophones venaient de tout le Moyen-Orient pour acheter des livres qu'ils ne pouvaient pas acheter dans leurs pays", à cause de la censure notamment. Mais elle a eu aussi un grand rôle pour "traduire la littérature et les essais en anglais et les diffuser à un public anglophone", regrette Joseph Devine, employé anglais de la librairie et ancien étudiant en arabe.

Après le Covid-19, la librairie espérait rebondir, mais la crise économie actuelle au Royaume-Uni, avec des coûts qui explosent, et la situation chaotique du Liban ont douché les espoirs de Salwa: "Quand nous avons fui le Liban, nous n'avions pas de famille à Londres. C'était notre famille, les employés et même certains clients sont devenus comme notre famille, et nous perdons tout cela aujourd'hui".

F.Damodaran--DT